Canne

Objet d’art par excellence, la canne se retrouve aux enchères sous toutes ses formes et illustre parfaitement la complexité et la délicatesse des techniques artistiques. Canne de dame contenant un vaporisateur, canne d’écrivain contenant un nécessaire à écrire, canne de prestige ou simple bâton de marche, nos ventes aux enchères présentent régulièrement cet objet de collection.

Dans de nombreuses civilisations à travers le monde, la canne apparait comme instrument de pouvoir et de justice. On l’observe dans l’Egypte ancienne avec le Heka, canne se terminant en crochet qui rappelle le bâton de berger guidant son troupeau. On peut l’observer notamment sur les nombreuses représentations du sarcophage de Toutankhamon à côté du nekhekh, sorte de fouet. De même sur le bas-relief provenant de Persepolis, Darius est représenté avec une longue canne, en audience.

Dans la civilisation gréco-romaine, la canne la plus répandue est le pédum, bâton souvent grossier recourbé en forme de houlette à son extrémité, utilisé par les pasteurs pour regrouper le troupeau. Cette houlette fut reprise dans l’iconographie chrétienne comme symbole du Christ mais également dans sa représentation temporelle par l’institution : elle est l’un des attributs du Pape et des évêques.

Du Moyen-Age à la Renaissance, la canne. La canne de jonc ou de roseau, qui donne son nom à la canne, apparait. La canne distingue le genre féminin et masculine, elle est souvent simple pour les femmes et arbore les couleurs de leur famille.

Au cours du XVIème siècle, la canne devient accessoire du costume, de sa fonction ou de sa corporation. C’est à cette époque que naissent, grâce aux ingénieux armuriers allemands, les cannes à système dissimulant une lame ou un pistolet à rouet.

Au XVIIème siècle l’emploi de la canne se développe sous Louis XIV bien qu’il interdit son usage en sa présence afin de marquer sa supériorité.

Au XVIIIème siècle, la canne des mœurs et des techniques. La canne de promenade prend son ampleur pour s’affirmer complètement le siècle suivant. Le style suit l’époque : Rococo, Louis XV, néoclassique. Les pommeaux offrent un support de création sans limite. Il est bienséant, voir obligatoire, de sortir avec une canne, dont le port est régi par des règles strictes.

Les nouveaux systèmes apparaissent : cannes montres, cannes pour les géomètres, les notaires… etc…La canne est objet de luxe et représentation, son pommeau, sa bague, sa férule font l’objet d’un soin bien particulier.

Le XIXème marque l’apogée de la canne. D’une fabrication artisanale, sa fabrication devient mécanique, entraînée par la révolution industrielle. L’invention de la machine à vapeur en 1830 va permettre de courber les bois, ce qu’expérimentera Thonet avant la fabrication de son mobilier.

Signe extérieure de richesse et marqueur social, l’évolution des mœurs rend désuet cet accessoire à compter des années 20. Le XXème siècle connaît pourtant quelques belles réalisations. Accessoire de dandy, objet de collection, la canne reste recherchée aux enchères.

Quelques résultats de vente